À la suite de travaux en neurosciences et en psychologie cognitive, on a découvert l’existence de neurones dits multisensoriels, et on a réalisé que l’expérience que nous avons de notre monde, ou de notre environnement direct, n’est pas unisensorielle mais bien plutôt multisensorielle, et ce de façon systématique. On a découvert notamment que la perception auditive pouvait être fortement influencée par la perception visuelle, ou encore que la perception auditive pouvait influencer notre perception gustative.
L’idée classique c’est de considérer qu’on a trop longtemps négligé les sens qu’on appelle internes au profit des sens qu’on dit externes, parce qu’observables. […] Il y a un large consensus chez les scientifiques de type ‘sciences dures’ en faveur de l’hypothèse qu’il existe plus de cinq sens.
- Autres sens humains :
- Proprioception, déjà identifiée comme sens musculaire dès la fin du XIXè1 – c’est la perception de soit-même, de la position de son propre corps. Même les yeux fermés, nous savons si notre main est ouverte, ou se situe notre nez…
- Équilibrioception ou sens vestibulaire – située dans l’oreille interne, elle nous renseigne sur notre inclinaison et nous donne le sens de l’équilibre.
- Thermoception – nous permet d’évaluer la température d’un objet externe, par contact ou même par simple proximité.
- Nociception – située dans la peau, les muscles, les articulations, ce sens nous permet d’identifier quand le corps est en danger
Autrement dit, personne ne sait ce qui distingue un sens d’un autre. Il y a bien un consensus parmi ceux qui ne se posent pas la question. Mais dès lors qu’on s’intéresse au sujet c’est plus compliqué. Et à partir du moment où il n’y a pas de consensus sur ce qu’est un sens, il ne peut donc pas y avoir de consensus sur le nombre de sens.
Il pourrait donc exister bien d’autres sens, dont certains pour le moment attribués seulement à des animaux, comme l’écholocalisation ou encore l’électroception.